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jeudi 24 mai 2012

Pourquoi arrêter de parler politique sur les réseaux sociaux... surtout au Maroc.

Non, ceci n'est pas le logo d'une chaine télé.
Mes compatriotes sauront ce que c'est.
Une étude très sérieuse aux USA démontrait que parler politique sur les réseaux sociaux, est un moyen sûr pour perdre un bon nombre de vos amis ou contacts sur le web 2.0.

Vos "amis" Facebook vont vous bloquer, supprimer ou simplement cacher vos posts futurs car vous les gênez avec vos posts qui parlent politique ou ils ont une opinion totalement différente de la votre. (Le lien pour retrouver l'étude, en Anglais)

Cette même étude montre que plus d'une personne sur cinq a choisi de ne pas parler politique. (Hadou lli 3ébrou)

Bon, ça c'est aux USA. Un pays ou -avouons le quand même-, on apprend aux enfants le débat politique, le respect dans la différence et tout le tralala.


Chez nous, avoir un avis politique différent, voulait dire que l'on est un ENNEMI juré et à l'époque du 20 février, c'était la guerre des tranchées entre différents camps.

Des fois, on me demandait es-tu avec le 20 Février ou contre le 20 Février. Bon, longue histoire...

Chez nous, dans notre pays, le Maroc, parler politique sur les réseaux sociaux, comme je l'ai fait pendant 3 ans, ou parler politique à la Radio -depuis plusieurs mois sur Radio Aswatça peut aider à apporter un changement. En tous cas, j'y avais cru dur comme fer. 

Un changement, qui créera un état de droit, de machin truc bidules... de plein de choses, genre comme on en a dans certains rêves...

Tout état de droit se base sur des structures, un respect de principes, une organisation... 

Et un état de Droit veut dire des forces de l'ordre qui représentent... cet ordre que l'on a défendu.

Sauf que cette semaine, de je ne sais ou, un préfet de Police aurait été tabassé par des jeunes.

Je dis "aurait" car l'info était seulement sur le journal Akhbar Al Yawm, d'autres ont repris cette info de ce journal et Akhbar Al Yawm est tout de même un journal crédible.

Cette info est si grave et si importante qu'elle ne peut rester sous silence radio, surtout de la part de la direction de la sécurité (DGSN).

Une info pareille, d'un prêfet tabassé sans démenties, est une affaire vraie jusqu'à preuve du contraire, d'autant plus que les jeunots qui auraient agressé le préfet, ont été relâchés après un moment de leur arrestation. Des jeunes qui seraient des fils de personnes influentes.

Ok.

Toi et moi qui parlons de politique à longueur d'année sur nos pages Facebook, twitter, Skyrock ou MSN... on prend comme principe que l'on débat pour faire avancer les choses.

Mais il n y a rien à faire avancer mes chers : on est à l'âge de pierre, à l'époque de la loi du talion. Ou le plus fort détruit la façade de sa mère à un préfet de police dans l'exercice dans sa fonction et le tout en toute impunité. 

Vous imaginez, si vous et moi, des simples Marocains, nous nous faisions agressé par des personnes pareilles ? Et ils se retrouvent en liberté après un coup de fil d'un papa ou d'une maman bien placée ?

On dira que cela a toujours existé.

Je vous dirai que je croyais dur comme fer que cela allait s'arrêter après la nouvelle constitution, le printemps arabe, le nouvel an...

Une période de ta vie que tu as passé à te battre pour faire avancer les choses... tu la perds en 2 secondes en voyant un préfet se faire une fessée de fils à papa. 

Ce système de 7ogra est plus fort que tout...

Il a eu raison de moi.

Je ne parlerai plus politique... au moins, sur les réseaux sociaux : Ca ne sert à rien. 

Mais, je suis condamné à croire en quelque chose, à avoir un espoir. Je ne suis que Marocain et je le resterai toujours. Je n'ai pas d'autres nationalités. Un K7al rass à vie. 

Je garderai espoir, ou peut-être je me mentirai encore, en croyant que les générations futures (s'il y en a) ne sauront pas cette humiliation pire que toute chose. 

A ceux qui ont libéré ces jeunes, vous ou eux, vous ne valez pas autant que notre pays. 
Notre pays, qui nous est si cher, que vous détruirez par vos mains, et vous serez les premiers à le quitter quand on baignera dans la merde jusqu'au coup. 

Vous cherchez la merde, vous l'aurez et elle ne tardera pas trop.

Moi, je n'ai plus rien à défendre.

Bien amicalement,

Anas B. EL FILALI


P.S : Pour les nostalgiques, voici quelques articles :

  1. Dernier jour avant le référendum. Le jour ou les "Sujets" vont disparaitre. 
  2. Le "Bazoulisme" politiquo-économique : le gros sein nourricier de l'état Marocain.
  3. Le 20 Février : Avec nous, ou contre nous ? Et si il y avait une troisième voix ?
  4. Le quota féminin : Un moyen pour un parlement et un état moins corrompu au Maroc.
  5. Ma réponse au Journaliste du "Monde" sur le "Maroc : le sondage interdit" : Macho toi même !