Les indicateurs d'une révolution au Maroc ? |
Ils étaient plus de 70% d'électeurs à voter pour la nouvelle constitution. 98% d'entre eux ont dit Oui. J'en garde toujours la marque du feutre indélébile sur mon pouce et je reparlerai de ces chiffres dans un autre article.
C'est très facile d'écrire un texte révolutionnaire mais c'est très difficile de l'appliquer.
Alors comment savoir aujourd'hui et concrètement, si oui ou non, cette constitution fait réellement dans le révolutionnaire.
Le Maroc doit faire face à 3 défis majeurs : l'éducation, les problèmes économiques et la justice.
L'éducation et les problèmes économiques constituent un combat de très longue haleine : L'impact de toute décision politique telle qu'elle soit, ne sera visible que dans un futur plus ou moins lointain.
Contrairement aux deux premiers défis, la justice peut être mobilisé de façon efficace et rapide et dans les semaines à venir.
A mon avis, il y a 3 actes, simples et clairs à entreprendre afin de réussir notre "révolution dans le calme et dans la continuité".
Une sorte d'indicateurs lumineux : Si ils s'allument, on saura que la promesse de la révolution est tenue, sinon, on saura que l'on s'est bien fait avoir.
1- Poursuivre devant les tribunaux ceux qui ont été épinglés par la cour des comptes :
Ils ont détourné des deniers publics, un cas de mal-gestion entraînant un préjudice ?
C'est à la justice de dire son mot, et elle se doit de le faire.
Les rapports des juges de la cour des comptes sont le coté "enquête" de cette justice. Il est bien fait. D'ailleurs, je me demande si cette cour n'a pas trop dérangé l'actuel gouvernement qui retarde la publication du rapport 2010 ?
2 - Revoir le jugement à l'encontre de Rachid Nini :
Oui, Rachid Nini comme tout autre journaliste (ou être humain) n'est pas parfait. Il a commis des erreurs. Mais l'erreur (ou les erreurs) commise par ce journaliste est-elle suffisante pour le mettre en prison ? Le priver de sa liberté ?
A ce que je sais, il n'a fait qu'écrire, exprimer une idée. Et aux temps de 2011 et avec cette nouvelle constitution, on ne met plus un journaliste en prison pour avoir exprimé un avis.
3- Protéger les manifestants :
On l'a vu, les manifestations du 20 février sont devenu un rituel du dimanche. L'année dernière, il y avait plus de 9000 manifestations au Maroc sauf que la nouveauté de cette année, est que les manifestants du 20 février peuvent être confronté à des contre-manifestants.
Un état de droit impose que l'un et l'autre peuvent manifester tout en étant protégé même celui qui est manifeste contre cet état.
Alors, révolution ou pas ? Confiance ou pas ? La balle est dans le camp de la justice. Et espérons qu'elle rebondira vite.