Pages

mercredi 13 avril 2011

Une grève du corps médical paralyse la santé. Sauf qu'on ne paralyse pas un MORT.

Avant et après. (Source : casahits.com)

Assis dans nos chaises et lits bien confortables, on vient de nous apprendre qu'une grève du corps médical a paralysé la santé au Maroc.

Sauf que nous n'avons rien ressenti !

Du moment que vous arrivez à lire un blog en ce moment de la journée, cela veut dire que vous avez un accès internet (et faut pas rêver, non, les malades n'ont pas accès au net dans nos hôpitaux, au fait, ils n'ont accès à RIEN) et que vous êtes en bonne santé.

Sauf qu'il y a bien des milliers de Marocains qui n'ont autre espoir que de survivre à leur maladie en espérant être traité dans les hôpitaux Marocains -privés ou publics-.

Leur espoir ne tient qu'à un système qui produit le plus souvent une médiocrité tellement grande qu'elle est indescriptible en un seul article de blog ou même livre.

Ce système de santé mort et donc, non-paralysable par toute grève, répond à une règle et une loi qui régit -d'ailleurs- une bonne partie du fonctionnement de tous nos systèmes : cette loi a un nom, l'ARBITRAIRE.

Si vous avez suffisamment de chance, vous aurez une maladie foudroyante qui mettra fin à vos jours sans passer par la case hôpital.

Vous ne saurez jamais combien vous coûtera un acte médical dès que vous avez franchi la porte d'un hôpital (détrompez-vous, quasiment tout est payant y compris dans un hôpital public) et vous ne saurez jamais si votre banale chirurgie a été faite dans des conditions optimales...

Donc, à défaut, vous vous dites : Bof, cela n'arrive qu'aux autres, d'ici le jour ou je tomberai malade, les choses auront changé...

Malgré la bonne volonté de tout le corps médical (et oui, il y a bien des gens qui font leur travail honnêtement, y compris en médecine), le système de la santé produit et produira encore de la médiocrité.

Si on écrivait les témoignages du corps médical ou on mettait des vidéos des conditions dans lesquelles sont traités les Marocains, vous en pleurerez et vous saurez que vaudrait mieux être un Mort que de passer dans un hôpital Marocain.

Un jour, rentrez à l’hôpital, vous vous sentirez envahi par un sentiment d'humilité et que riches ou pauvres, nous sommes égaux. Égaux, non pas seulement devant la maladie, mais surtout, devant la détresse que nous allons vivre en tombant sérieusement malade.

Enfin, un peu de justice dans ce beau monde.