Aujourd'hui, en ce 11 janvier, jour de fête au Maroc qui célèbre l'anniversaire de la présentation du Manifeste de l'indépendance, nos frères et cousins tunisiens semblent aussi fêter quelque chose.
Ils sont sortis dans les rues, eux qui ne sortent jamais ainsi. Ils scandent des slogans, ils partagent un rêve. Plus aucune ville n'est épargnée : même Tunis, la capitale est touchée.
Pour moi, ce 11 janvier est un jour de deuil et de tristesse.
De vie de Marocain, je n'ai jamais croisé un tunisien qui ne partageait pas sa joie de vivre et une sympathie attachante.
Mais aujourd'hui, on nous dit que les tunisiens dans les rues sont "des criminels et des terroristes" ?
Supposons qu'ils soient réellement terroristes et criminels -et ils sont loin de l'être-, cela autorise-il des tunisiens à tuer leurs frères tunisiens ? Cela autorise-il les forces de l'ordre -faites de tunisiens- à tirer à balles réelles sur leurs frères tunisiens ?
NON ET NON !
Qu'elle est donc cette chose abominable qui s'empare des esprits d'êtres humains pour justifier des actes aussi atroces contre leurs frères ? Qu'elle est cette chose plus qu'abominable qui fait que le monde regarde sans réagir ?
Des femmes et des hommes en pleurs pour leurs fils et filles tombés sous les balles. Une jeunesse qui n'a que son corps pour se défendre.
L'occident et son discours des droits de l'Homme ? Une parodie, rien de plus.
Si la Tunisie était un pays de pétrole, un pays stratégique, le monde aurait grondé. Mais non, ce pays et son petit peuple n'intéresse que les touristes venus en masse pour profiter de ce qui faisait la Tunisie : Un peuple accueillant.
Maintenant, 50, 60, plus ou moins de tunisiens sont tués par leurs frères. Un seul mort était un mort de trop.
Dépravés, les tunisiens appellent leur armée à la rescousse. Peut-être ! D'autres se suicident en public.
Peut-être faut-il attendre que la Tunisie soit vidée de son peuple, à ce moment, le monde réagira.
Frères tunisiens, vous pleurez le sang, nous n'avons que nos larmes à vous offrir.
Excusez-nous. Un peu comme vous, nous ne sommes rien dans l'échiquier de ce monde rongé par les intérêts.
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