Le Manque de Liquidités Bancaires est l'une des conséquences de La Crise Financière Internationale sur l'économie Marocaine : Sortie des Capitaux non recouverte par des Entrées Conséquentes.
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| Jouahri, Gouverneur de Bank Al Maghrib |
Suite au précédent article sur la Crise de Liquidités chez les banques Marocaines : conséquences et Solutions entreprises par notre système Bancaire, j’essaierai de vous exposer que les causes exceptionnelles qui ont mené à cette situation économiquement inconfortable.
L'augmentation des Volumes de Crédits par rapport aux dépôts est un phénomène Non exceptionnelle et qui dure depuis quelques années au Maroc.
Je vous conseille vivement de lire cet article pour mieux assimiler celui là. (Cliquez ici)
On pourrait imaginer que le crédit contracté par une Personne X pour Payer une personne Y, va être déposé par la Personne Y dans sa banque, et donc cette banque va pouvoir utiliser ce Nouveau Dépôt pour donner un Crédit à une Personne Z.
Normalement c'est cela ce qui se passe Mais ce n'est plus le cas depuis un Moment, Alors pourquoi ?
Notre Gouvernement s’est dit épargné de la Crise financière.
C’est Un peu Vrai, mais le Maroc a bien développé sa crise Monétaire nourrie par cette Crise financière : Une sortie des capitaux qui n'a pas été compensée par des rentrées qui pourraient rétablir l'équilibre Monétaire.
"Destruction" de la Monnaie pour l'acquisition de Devises Etrangères :
Le Maroc importe plus qu'il n'exporte, c'est Normal. C'est le Fameux déficit de la balance Commerciale. (Un Nombre très limité de Pays ont une Balance commerciale Excédentaire : Chine, Allemagne...)Le Maroc couvrait ses besoins en Devises pour payer ses Importations par les Investissements Etrangers (IDE), Les Virements des Marocains Résidents à l'étranger, Le Tourisme...
Cet effet pommade s'est estompé avec la crise financière internationale.
Donc le Maroc a été obligé de "détruire" une partie de sa monnaie pour acheter des Devises afin de combler ce déficit de la balance commerciale qui continue à se creuser.
Il y a aussi d'autres raisons qui s'accumulent par exemple : le Rachat de Meditel qui a couté 800 Millions d'Euros (En cours de Paiement), les Investissements Hasardeux de certaines banques à l'étranger, les Paiements des intérêts des crédits pris par le Maroc pour certains Projets...
Tout cela fait en sorte qu'en fin septembre 2009, le Maroc a acheté 24,7 Milliards de Dollars en Devises.
Paiement des dividendes par les Entreprises à leurs actionnaires étrangers :
Les Investisseurs étrangers dont les entreprises ont du cash et ont réalisé du bénéfice reprennent une partie de cet argent : c'est Normal, ils l'ont gagné.Durant la Crise internationale, une bonne partie de ces investisseurs en manque de liquide ont "Pompé" du cash de façon exceptionnelle dans les caisses des entreprises Marocaines pour financer leur Business ailleurs (Par ex. Maroc Telecom et Vivendi, Arcellor Mittal et Sonasid...)
Cette augmentation exceptionnelle des dividendes payées pour le compte d'investisseurs étrangers (Pour les entreprises cotées en Bourse) est estimée à 7 Milliards de Dhs.
Donc cet argent qu’ils vont reprendre ne va pas être déposé dans les banques Marocaines, mais bien à l’étranger. Cela explique en partie le manque de Liquidités dans nos banques.
Diminution des Virements Étrangers : IDE, MRE, et Tourisme.
Les Investissements directs des Etrangers (IDE, -29,2%) et les Virements des Marocains résidents à l'étranger (-9,4%) ont connu une baisse en 2009. Les recettes touristiques ont diminué de 9,5% aussi.
Cette rentrée d’argent a baissé aussi, tout en sachant que les Sorties augmentaient.
Commentaires :
Ceux-ci étaient les causes exceptionnelles et directes de ce Tarissement des réserves monétaires. Un autre facteur qui est le nombre élevés de crédits octroyés est un phénomène qui existe depuis quelques années.Bank Al Maghrib qui est censé gérer le Problème des liquidités n’a pas vu profiler ces menaces. Tout le Monde n’avait pas prévu un Problème aussi grand que la Crise financière Internationale, ce qui est acceptable.
Par contre, nous verrons dans un prochain article comment la Politique du Gouvernement risque d’aggraver ce constat et de rendre plus difficile le travail de Bank Al Maghrib.
Quelques Sources :
Statistiques de l'office des changes Marocain de Septembre 2009.
Création Monétaire En Résumé : Document Universitaire.
Des banques sans liquidités dans un pays comme le Maroc? Je crois que c'est une approche très approximative!
RépondreSupprimerCertes, les entrées en devises ont baissé, comme tu l'indiques! Mais les crédits des banques à l'économie comment ont-ils évolué?
Les banques ont été toujours très frileuses dans l'octroi des crédits et ce n'est pas dans une situation de crise qu'elles vont devenir soudain plus prodigues!
C'est un sujet à aborder avec beaucoup de de délicatesse, car les banques peuvent faire dire aux chiffres ce qui les arrangent!
Tout dépendra de la réaction de Bank Al Maghrib : si elle se laisse entrainer dans le tourbillon inflationniste voulu par les banques et qui arrangerait le gouvernement, la situation peut dégénérer.
Mais je crois que Jouahri a assez de personnalité pour tenir tête et aux banques et au ministère des finances! Il l'a prouvé par le passé, alors que l'indépendance de la BAM n'était aussi évidente qu'elle l'est actuellement!
Mais affaire à suivre, en effet!
Oui, les Banques sont bien à cours de liquidités, voir l'article de la Vie Eco sur le Sujet http://www.lavieeco.com/en-direct/15999-les-ban...
RépondreSupprimerIl n'y aucune raison pour que ça n'Arrive qu'aux autres Pays !
Ceci dit, la solution à tout cela n'est pas que dans les mains de Jouahri, mais c'est surtout au niveau des Politiques gouvernementales qui ont entrainé un tel problème.
Je Publierai un article sur La Politique économique du Gouvernement Abbas et qui risque d'aggraver les choses.
il y a plus ke ça
RépondreSupprimerannalysez les sorties de devises de ces investisseurs etrangers dans l'immobilier avec des + values incroyables faites le calcul
Fadessa, Groupe OCRCO et Thomas et Piron les gents du moyen orient ....
@ BBM
RépondreSupprimerPassionnant ! Inquiétant aussi, hélas... On comprend enfin tout ce bazar avec le sentiment désolé que c'est trop tard... Donc tout tient à un gestionaire providentiel et à un hypothétique sursaut national en matière de finances publiques ! C'est pas rassurant...
Mais cette série d'articles que tu as entamée me fait penser à un roman génial que j'ai lu il y a longtemps, souvent relu depuis tellement il est excellent : il s'agit de "L'imprécateur" par Roger-Victor Pilhes (éd. Seuil, Coll. Points Romans) qui raconte l'histoire d'une série de lettres expliquant aux employés d'une multinationale américaine implantée en France les arcanes du "cash-flow" et de la croissance hyper rentable. L'imprécateur, parce que chacune de ces lettres est un degré supplémentaire dans la démythification des secrets initiatiques des capitalistes et que par allégorie, l'auteur raconte que lettre après lettre, leçon après leçon, les fondations du l'immeuble dans lequel est installée l'entreprise en question se lézardent jusqu'à l'effondrement à la fin... Et bien sûr, personne ne saura jamais qui est l'imprécateur, mais là n'est pas l'intéreêt du roman, évidemment.
Un film en avait été adapté mais il vaut mieux se contenter du roman, le film est plutôt nase.
Bonne continuation ;-)
@ Anonyme : Arf, chers lecteurs, vous êtes plus réactifs que moi.
RépondreSupprimer@ Salvadorali : Merci cher ami, mais c'est aussi un moyen pour sensibiliser sur la mauvaise gestion Politique de Notre économie qui risque de nous mener vers un désastre.
Un sujet fort interéssant.
RépondreSupprimerMais ca serait aussi intéressant de proposer des solutions. Si les choses continuent ainsi on verra bientôt encore une fois une dépreciation du Dirham.
Comme tous les pays du monde, nous importons chaque années plus. le problème c'est qu'on a pas grand chose à exporter. Pour moi la solution c'est pas le tourisme, les investissements, les transferts des MDM qui doit être la priorité, à moyen terme il faut définir un plan d'action clair pour dynamiser les exportations.
Tant qu'un système financier prête un montant et comptabilise en remboursement le capital + l'intérêt il subsistera un déséquilibre et ce pour un pays, une entreprise ou un simple particulier.
RépondreSupprimerSi le capital est en circulation ou trouver le montant de l'intérêt ?
Je pense que pour trouver des solutions il faudrait d'abord commencer par diagnostiquer le problème.
Filigrane
@ Amine : Dû à une surcharge de travail cette semaine, je désirais mettre en ligne les propositions résoudre le problème et éviter qu'il se répète, mais je le ferai la semaine prochaine nchallah.
RépondreSupprimer@ Filigrane : Ne vous en faites pas, je le ferai la semaine prochaine aussi . :)