Allah, Al Watan, Al Malik (Dieu, La Nation, Le Roi) : A lui seul, ce slogan, résume toutes les interactions des marocains avec leurs emblèmes : Leur(s) religion(s), leur nation et leur Roi.
Allah et La politique au Maroc :
Le Maroc des temps modernes, se réclame Musulman Sunnite Malékite. Bien que des juifs et chrétiens ont toujours vécu au Maroc -et sont aussi marocain que tout autre marocain-. La religion musulmane fait partie du système marocain : Il y a toute une partie de nos lois actuelles qui s'inspirent des recommandations de l'Islam.
L'Islam comme base politique :
Politiquement, l'Islam a imposé une base : La Choura, qui veut dire consultation, concertation. Et ne va pas plus loin.
Se définir comme étant parti Islamique, ne veut rien dire : Car il n y a pas de Politique Islamique, mais il y a une base islamique à la politique (la choura) et une éthique islamique dans toutes les relations inter-humaines (y compris la politique).
Un parti (soit disant) Islamique, se doit de respecter à la fois la base islamique et l'éthique Islamique : ce qu'on peut d'ailleurs retrouver sous d'autres noms ou d'autres formes dans d'autres partis; Devrions-nous alors, nommer tout ces partis comme étant Islamiques ? Biensur que non.
Se définir comme Parti Islamique est une abbération en soi, mais c'est aussi un danger : Personne ne peut et n'a le droit de s'accaparer l'Image exclusive de l'Islam, ni prétendre qu'il est le seul à appliquer la religion : ce qui induit les gens en erreur, en croyant qu'avec un parti Islamique au Pouvoir, on retrouvera les temps des Khalifas et la grandiose -quand le monde parlait arabe-.
Le PJD (et ce qu'il est actuellement) essaie d'appliquer cet éthique islamique. Il a pu, à travers sa démocratie interne, et à travers ce qu'il donne l'impression d'être (un parti islamique), réunir autour de lui suffisamment de sympathisants pour être une contre-balance d'une "autre" politique. Et tant mieux.
Cette autre politique laminée, inefficace, connue pour son clientélisme et son manque de démocratie, est nocive au Maroc. Certes cette nocivité, induit un dégout des Marocains pour la politique. Et c'est Ce dégout qui entrainera dans un futur plus ou moins lointain, des réactions correctrices et un besoin de changement.
La réaction correctrice à venir sera, probablement dans un futur proche, le renvoi de tout l'espoir politique de changement vers le PJD : Il aura de plus en plus d'élus et de voix de votes en sa faveur. Mais arrivera-t-il à compenser ce besoin ? Probablement Pas.
La légitimité de la Royauté et l'Islam :
Un autre volet de L'islam et la politique marocaine est le titre Amir Al Mouminine, porté par le Roi. Amir Al Moumimine veut dire Prince des croyants.
Ce titre impliquait, initialement, une soumission des croyants aux décisions du Prince.
Ce titre est une création des sunnites, venus après la mort du Prophète Mohamed, pour parfois imposer des dirigeants ou faire taire une population qui était contre ces dirigeants. Car si on dit que quelqu'un est Amir Al Mouminine, il est relevé au niveau du Sacré, de l'indiscutable : Il est le Maitre, et le peuple suit à la lettre ces décisions, et n'a en aucun cas le droit de remettre en question la légitimité du pouvoir de son prince.
Certes le Seul Sacré dans l'Islam est Dieu et sa parole (le Coran). Le prophète Mohamed a été décrit à maintes reprises par le Coran comme étant un "simple" prophète, d'ailleurs dans certaines sourates, Dieu l'a même réprimandé. Ce qui veut dire que même le Prophète, qui n'a pas d'équivalent parmi les humains (et princes) se trompe.
Imposer par la voie de la religion un système ou un gouvernant a d'ailleurs causé tant de malheurs, et entre autres, le déclin de la civilisation arabo-musulmane.
Depuis que Mohamed VI est Roi du Maroc, le titre de Amir Al Mouminine est moins mis en avant pour asseoir la légitimité de la royauté. Les Marocains sont moins crédules : ils ont besoin d'être convaincus de la nécessité de ce système.
La Grande majorité des Marocains sont Royalistes à 1000%. Mieux encore, Ils Aiment leur Roi : A travers une logique (et non a travers une légitimité religieuse) ils ont pu forger ce sentiment de besoin de la Royauté et sont arrivés, à travers les actions du Roi, à l'aimer parfois plus que leurs enfants ou leurs parents.
En se comparant à ceux d'à coté (aux algériens à la merci des militaires, aux tunisiens gouvernés par un président-Roi) les Marocains se sentent épargnés. Leur bouclier n'est autre que le Roi et la Royauté.
Le Maroc jouit, d'ailleurs, d'une bonne stabilité politique et sociale, dont le Roi est le Pivot central.
Le Maroc a vécu, et entrain de vivre une mouvance de ses bases religieuses. Ça change et ça évolue avec le temps.
En bien ou en Mal, on ne le saura qu'à postériori.
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